Scenario:Le jeune Léo, élève de 6 ans porteur d'autisme, rentre à l'école pour la première fois
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Le jeune Léo, élève de 6 ans porteur d'autisme, rentre à l'école pour la première fois
Lucas Garcia
glasses, dark hair, casual style, blue jeans, white shirt
Emma Martin
kind teacher attire, glasses, light blue blouse, black skirt
Léo Dupont
slim, blue t-shirt, jeans
Je m’appelle Léo Dupont, et aujourd’hui est un grand jour pour moi.
Mes parents et ma sœur jumelle m’accompagnent pour me conduire à l’école primaire.
Je suis très nerveux et inquiet, car il s’agit de mon premier jour dans cet établissement.
Je vais y rencontrer une institutrice que je ne connais pas, mais les autres élèves sont déjà là.
Heureusement, mon père m’aide à me préparer en mettant ma cravate de travers et en boutonnant mon chemisier.
Ma mère me donne le bonnet de bain que je déteste, mais je n’ai pas le droit de la contrarier.
Je sais que je ne dois pas pleurer, mais j’ai du mal à cacher ma peur.
Cela me rassurerait tellement si ma sœur était là.
Je ne veux pas qu’elle me voit pleurer, alors je me retiens tant que je peux.
Il est temps de partir.
Aujourd’hui, je devais mettre un uniforme.
C’est étrange, j’aime bien les vêtements que je porte d’habitude.
Il y en a plein sur les étagères de ma chambre, dans des couleurs superbes.
Mais aujourd’hui, il fallait que je mette un pantalon noir, un chemisier blanc et une cravate rouge.
En plus il fallait que je coiffe mes cheveux bouclés avec un peigne pour qu’ils soient bien lisses.
Ce n’était pas très agréable, mais ça ne durait pas longtemps alors j’ai réussi à le supporter.
Maman n’arrêtait pas de sourire.
Elle était heureuse pour moi.
Pourtant, elle savait que j’avais peur.
Et elle savait que je n’aimais pas qu’on change mes habitudes.
Pourtant, elle savait aussi que si elle avait osé me laisser choisir j’aurais refusé d’y aller tout court.
Alors elle avait décidé pour moi.
« Allez, Léo, lui disait-elle d’une voix douce, sois courageux.
Tu vas voir, tu vas t’y faire.
Et après tu seras content. »
J’avais envie de lui demander pourquoi je serais content, mais je savais qu’elle n’avait pas la réponse.
Et puis, ça aurait été impoli.
Chacun son rôle, n’est-ce pas?
Et pourtant, j’aurais tellement aimé qu’Alice soit là.
Ma sœur, ma jumelle, celle qui est toujours là pour moi.
Même quand elle n’est pas là.
Le voyage en voiture jusqu’à l’école a été très court.
Pour mes parents, en tout cas.
Pour moi, en revanche, il m’a semblé interminable.
J’avais du mal à respirer et à garder les yeux ouverts.
J’avais envie de crier et de taper dans mes mains.
Alors je chantonnais pour me calmer.
Papa m’a souri dans le rétroviseur.
« N’aie pas peur, Léo.
Je suis sûr que tu vas bien t’entendre avec Emma Martin.
C’était le nom de l’institutrice qui allait s’occuper de moi.
On l’a rencontrée une première fois, avant la rentrée, avec ma maman.
J’ai réussi à garder mon calme parce que maman était là.
Elle me tenait la main.
Nous sommes d’abord restés tous les quatre dans le bureau du directeur.
Emma Martin, elle, me regardait tout le temps.
Sourire aux lèvres.
Elle avait les cheveux courts et blonds.
Et elle portait des lunettes.
Elle était toute mignonne.
Mais je n’ai pas osé lui dire.
Pourquoi j’aurais dit ça?
Ce n’était pas un fait important.
Alors je me suis contenté de lui sourire à mon tour, et quand elle m’a tendu la main pour me saluer, je n’ai pas hésité une seule seconde.
Bien sûr, c’était plus facile avec maman.
Mais ça ne m’avait pas posé de problème de lui serrer la main.
Ça m’avait même fait du bien.
C’était comme si un pont s’était créé entre nous.
Et à la fin de la réunion, quand nous sommes partis, je n’avais pas voulu lâcher sa main.
Même si c’était maman qui était avec moi.
Même si je savais que j’allais la revoir bientôt.
Et aujourd’hui, alors que j’y pense, j’ai envie de pleurer.
Peut-être parce que ça me rappelle ce jour-là.
Et qu’aujourd’hui, ce n’est pas pareil.
J’aimerais tellement qu’elle soit avec moi, elle aussi.
Parce qu’elle est toujours là pour moi, elle aussi.
« N’aie pas peur, mon Léo, s’est exclamée maman en se penchant vers moi et en caressant mes cheveux bouclés.
Je suis sûr que tu vas bien t’entendre avec Emma Martin. »
Papa s’est retourné pour la regarder avec un sourire en coin.
Je savais qu’ils se moquaient l’un de l’autre parce qu’ils le faisaient tout le temps.
Mais je ne comprenais pas pourquoi, et je ne voulais pas leur demander.
Alors je me suis contenté de regarder ma mère quand elle a rougi en détourna les yeux pour fixer la route.
J’ai su qu’elle avait honte parce que c’est ce qu’elle faisait toujours quand elle était gênée.
Parce que c’est ce que font toutes les mamans quand elles sont gênées, non?
« Tu te souviens, a-t-elle dit en caressant la main de papa posée sur le levier de vitesse, la première fois que nous l’avons rencontrée?
Il s’est tout de suite lié d’amitié avec elle. »
Je la regardais à la dérobée sans trop savoir ce qui se passait.
Mes parents se racontaient des choses qu’ils avaient vécues ensemble et ça me rendait un peu triste de ne pas être capable de participer à ce moment-là avec eux.
Mais en même temps, ça me rendait heureux qu’ils partagent ce souvenir avec moi.
« Il a l’air d’être un garçon formidable.
Je suis sûre qu’il va s’intégrer facilement.
Mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur.
Elle a pris une profonde inspiration avant de continuer.
Je suis triste qu’il ne puisse plus aller à ses séances d’équithérapie.
J’ai peur pour sa santé mentale.
» Elle s’est mordu la lèvre pour ne pas éclater en sanglots, mais elle n’a pas réussi à retenir les larmes qui ont roulé sur ses joues.
« Je sais, ma chérie, a dit papa en lui prenant la main.
Je suis sûr que tu vas me manquer, a soufflé maman en se forçant à sourire.
Tu vas beaucoup me manquer.
» Elle s’est blottie contre mon père, qui l’a entourée de ses bras avec tendresse.
Il a embrassé son front et lui a dit: « Tu sais qu’il est prêt pour cela.
Il a fait tellement de progrès ces derniers mois.
Je me souviens qu’il avait l’air un peu perdu et incertain quand il est arrivé ici la première fois, mais maintenant, il est tellement plus confiant qu’il était avant.
Il est prêt à commencer l’école et il sait pourquoi c’est important pour lui d’y aller.
De plus, tu sais ce qu’il en pense: il veut être vétérinaire, comme son grand-père!
» Il a regardé ma mère avec un grand sourire et elle s’est mise à rire en secouant la tête.
Elle ne pouvait pas résister à l’enthousiasme de papa, surtout pas quand il parlait du rêve que j’avais et qu’il partageait avec mon grand-père.
Parce qu’ils étaient tous les deux des vétérinaires et qu’ils prenaient soin des animaux ensemble dans la clinique que mon grand-père avait fondée avec sa femme, ma grand-mère, qui est morte quelques années plus tôt.
« Tu as raison, a dit ma mère en séchant ses larmes.
Je suis tellement fière de lui.
Et je suis tellement contente qu’il ait des amis comme Lucas et Julie.
Il va passer une bonne journée.
Je sais que ça va lui plaire.
Il va t’adorer, Emma. »
Elle a souri à mon père avant d’ajouter: « Je suis sûre qu’on va tous t’adorer.
Je me suis senti rougir parce que je savais que c’était à moi qu’elle parlait.
Mais je ne voulais pas qu’elle sache que j’avais écouté leur conversation.
Alors j’ai détourné les yeux pour regarder par la fenêtre.
Papa a garé la voiture devant l’école et maman a dû essuyer ses larmes avant que nous puissions tous sortir.
Dehors, il faisait froid et venteux, alors j’ai mis mon manteau avant d’enrouler mon écharpe autour de mon cou et mon bonnet sur ma tête.
Papa est venu m’aider à descendre de la voiture et m’a donné mon sac à dos.
« Tu es prêt, fiston?
J’ai hoché la tête et il m’a pris par la main.
Maman et mon grand-père attendaient de voir si je voulais leur dire au revoir.
Ma mère avait l’air triste que je parte et qu’elle ne puisse pas rester avec moi, mais je pouvais voir qu’elle essayait de ne pas me montrer ses émotions pour ne pas m’inquiéter.
Alors j’ai pris son visage entre mes mains et je lui ai dit tout bas: « Ne t’inquiète pas, maman, je vais bien.
» Elle m’a souri avec tendresse et m’a embrassé sur le front.
« Amuse-toi bien, mon cœur.
» J’ai regardé mon grand-père aussi et je lui ai dit: « À plus tard, papy! » Il m’a souri et m’a tapoté le dessus de la tête.« À plus tard, fiston.
» Finalement, nous sommes entrés dans l’école et nous avons trouvé le bureau de l’enseignante Emma Martin.
C’est là que j’ai fait ma première rencontre avec elle.
Je suis arrivé accompagné de mon père, un homme doux et aimant qui m’a toujours aidé à me sentir en sécurité, même quand j’étais nerveux.
Et ce matin-là, j’étais tellement nerveux que je n’arrivais pas à articuler un seul mot.
Quand j’ai vu Emma pour la première fois, elle m’a souri.
« Salut, Léo, a-t-elle dit.
Nous nous sommes déjà rencontrés, tu te souviens?
» Elle m’a fait signe de la main et je lui ai rendu son salut en hochant la tête.
Mais je ne pouvais pas parler.
J’étais tellement submergé par tout ce qui se passait autour de moi que je n’arrivais pas à dire un mot.
Elle a immédiatement vu que j’étais timide et elle a souri en se rapprochant un peu pour ne pas me faire peur.
« Bonjour, Léo, a-t-elle répété d’une voix douce.
Tu es très mignon avec ton bonnet!
Je me suis senti rougir encore une fois parce que j’avais l’habitude que les gens me trouvent mignon et qu’ils le disent souvent à ma mère ou à ma sœur.
Mais j’ai aussi aimé voir qu’elle avait un sourire si gentil et si chaleureux.
C’était le genre de sourire qui me faisait me sentir bien même quand j’étais nerveux.
Alors j’ai commencé à me détendre un peu, mais je savais déjà que j’allais avoir du mal à rentrer dans cette grande école remplie de bruits et de gens.
J’étais différent des autres enfants et j’avais peur qu’ils le remarquent.
Et qu’ils se moquent de moi.
Mais je devais aller à l’école, alors j’allais devoir faire de mon mieux pour m’y habituer.
Parce que c’était important pour ma famille et pour moi.
Emma m’a demandé si j’avais hâte de voir mes futurs camarades de classe et elle a dit qu’ils étaient tous très gentils et très sympas.
Elle m’a montré un tableau où il y avait des photos de chaque enfant et elle m’a dit les noms de mes futurs amis.
Mais elle a vu que cela ne suffisait pas à me rassurer.
Alors elle s’est tournée vers mon père en disant: « Et toi, tu es prêt pour le grand jour?