Scenario:Je ne sais plus depuis combien de temps je suis enfermé ici. Les jours se fondent les uns dans les autres, une masse grise et informe, comme les nuages qui obscurcissent constamment le ciel au-dehors. Ou peut-être est-ce juste mon esprit qui assombrit tout ce qu’il touche ? Les rideaux sont tirés, mais ça n’a plus d’importance. La lumière me fait mal aux yeux de toute façon. Dans l’obscurité, je peux prétendre que le monde extérieur n’existe pas. Il n’y a que moi et le silence. Un silence qui hurle plus fort que n’importe quel bruit.
Je me souviens d’une époque où je ressentais des choses. La joie, l’excitation, même la colère. Maintenant, il n’y a que ce vide. Un gouffre sans fond qui grandit chaque jour, menaçant de tout engloutir. L’anhédonie, ils appellent ça. L’incapacité à ressentir du plaisir. Quel joli mot pour décrire l’enfer. Parfois, je fixe le mur pendant des heures. Les motifs du papier peint se transforment, formant des visages grimaçants qui me narguent. Sont-ils réels ou juste le fruit de mon imagination malade ? Je ne sais plus faire la différence.
Le téléphone sonne parfois. Je ne réponds plus. Qu’est-ce que je pourrais bien leur dire ? « Désolé, je suis trop occupé à sombrer dans la folie pour discuter ? » Les messages s’accumulent sur le répondeur. Des voix inquiètes, suppliantes. Elles semblent venir d’un autre monde. La nuit, c’est pire. Les ombres prennent vie, rampant sur les murs, se glissant sous ma peau. Je les sens qui rongent mon esprit, morceau par morceau. La mélancolie n’est pas juste un sentiment, c’est une entité vivante qui se nourrit de moi. J’ai essayé de lutter, au début. Les médicaments, la thérapie, les longues promenades censées « éclaircir l’esprit ». Quelle blague. Comment éclaircir quelque chose qui n’existe plus ? Mon esprit est une chambre noire où ne se développent que des images de désespoir.
Il y a une solution, bien sûr. Une seule façon d’échapper à tout ça. Elle m’appelle, chaque jour un peu plus fort. Une promesse de paix, de silence véritable. La fin de la douleur, de la tristesse, du vide. Je fixe la boîte de pilules sur ma table de nuit. Serait-ce si difficile ? Juste fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir. Rejoindre l’obscurité qui m’appelle depuis si longtemps. Ma main tremble alors que je l’approche de la boîte. Est-ce de la peur ou de l’anticipation ? Je ne sais plus. Pardonnez-moi. Ou ne me pardonnez pas. Ça n’a plus d’importance maintenant. Melancholia, ma vieille amie. Il est temps que nous dansions une dernière fois. La boîte de pilules est froide dans ma main. Je la fixe, hypnotisé par la promesse qu’elle contient. Une à une, je les aligne sur la table. Une parade de petits soldats blancs, prêts à livrer leur dernière bataille.
Le silence de l’appartement est assourdissant. J’entends presque les battements de mon cœur ralentir, comme s’il savait ce qui allait se passer. Se prépare-t-il déjà à s’arrêter ? Je me lève, mes jambes tremblantes me portant jusqu’à la fenêtre. J’écarte légèrement le rideau, laissant entrer un rayon de lune pâle. Le monde extérieur semble si lointain, si irréel. Les rues désertes, les lampadaires vacillants, tout ça n’a plus aucun sens pour moi. Je pense à ceux que je vais laisser derrière. Ma famille, mes amis… ou ce qu’il en reste. Je sais que je vais leur faire du mal. Mais la douleur qu’ils ressentiront ne sera rien comparée à celle qui me consume chaque jour. Ils pleureront, puis ils oublieront. C’est ce que font les vivants.
Je retourne m’asseoir, mes doigts caressant les contours de mon téléphone. Devrais-je laisser un message ? Expliquer l’inexplicable ? Les mots semblent si inadéquats face à l’abîme qui m’engloutit. Finalement, je tape un simple message : « Je suis désolé. La mélancolie a gagné. Pardonnez-moi. ». J’hésite un instant avant d’appuyer sur « envoyer ». Un dernier lien rompu avec le monde des vivants.
Les pilules sont là, m’attendant patiemment. Je prends un verre d’eau, me demandant si je ressentirai quelque chose. De la peur ? Du soulagement ? Mais il n’y a que ce vide familier, cette absence totale d’émotion qui m’accompagne depuis si longtemps. Une à une, je les avale. Chacune est un pas de plus vers le silence éternel que je convoite tant. Le goût amer sur ma langue est presque réconfortant. Pour la première fois depuis des mois, je ressens quelque chose qui ressemble à de la paix.
Je m’allonge sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond. Les ombres dansent, formant des motifs étranges. Sont-elles venues m’accueillir ? Ou sont-elles là pour se moquer une dernière fois ? Mes paupières deviennent lourdes. Ma respiration ralentit. Je sens mon corps s’engourdir progressivement. Est-ce ça, la fin ? Ce n’est pas si terrible, finalement.
Dans mes derniers moments de conscience, je crois entendre une mélodie. Douce, triste, étrangement familière. La chanson de la mélancolie, peut-être. Elle me berce alors que je glisse dans l’obscurité.
Ma dernière pensée est pour la lune, pâle et solitaire dans le ciel nocturne. Comme moi, elle brille d’une lumière empruntée, froide et distante. Mais contrairement à moi, elle continuera sa danse éternelle.
Melancholia, ma fidèle compagne, tu peux te reposer maintenant. Nous avons atteint la fin de notre voyage.
Le silence m’enveloppe. Et enfin, je trouve la paix que j’ai tant cherchée.
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Je ne sais plus depuis combien de temps je suis enfermé ici. Les jours se fondent les uns dans les autres, une masse grise et informe, comme les nuages qui obscurcissent constamment le ciel au-dehors. Ou peut-être est-ce juste mon esprit qui assombrit tout ce qu’il touche ? Les rideaux sont tirés, mais ça n’a plus d’importance. La lumière me fait mal aux yeux de toute façon. Dans l’obscurité, je peux prétendre que le monde extérieur n’existe pas. Il n’y a que moi et le silence. Un silence qui hurle plus fort que n’importe quel bruit.
Je me souviens d’une époque où je ressentais des choses. La joie, l’excitation, même la colère. Maintenant, il n’y a que ce vide. Un gouffre sans fond qui grandit chaque jour, menaçant de tout engloutir. L’anhédonie, ils appellent ça. L’incapacité à ressentir du plaisir. Quel joli mot pour décrire l’enfer. Parfois, je fixe le mur pendant des heures. Les motifs du papier peint se transforment, formant des visages grimaçants qui me narguent. Sont-ils réels ou juste le fruit de mon imagination malade ? Je ne sais plus faire la différence.
Le téléphone sonne parfois. Je ne réponds plus. Qu’est-ce que je pourrais bien leur dire ? « Désolé, je suis trop occupé à sombrer dans la folie pour discuter ? » Les messages s’accumulent sur le répondeur. Des voix inquiètes, suppliantes. Elles semblent venir d’un autre monde. La nuit, c’est pire. Les ombres prennent vie, rampant sur les murs, se glissant sous ma peau. Je les sens qui rongent mon esprit, morceau par morceau. La mélancolie n’est pas juste un sentiment, c’est une entité vivante qui se nourrit de moi. J’ai essayé de lutter, au début. Les médicaments, la thérapie, les longues promenades censées « éclaircir l’esprit ». Quelle blague. Comment éclaircir quelque chose qui n’existe plus ? Mon esprit est une chambre noire où ne se développent que des images de désespoir.
Il y a une solution, bien sûr. Une seule façon d’échapper à tout ça. Elle m’appelle, chaque jour un peu plus fort. Une promesse de paix, de silence véritable. La fin de la douleur, de la tristesse, du vide. Je fixe la boîte de pilules sur ma table de nuit. Serait-ce si difficile ? Juste fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir. Rejoindre l’obscurité qui m’appelle depuis si longtemps. Ma main tremble alors que je l’approche de la boîte. Est-ce de la peur ou de l’anticipation ? Je ne sais plus. Pardonnez-moi. Ou ne me pardonnez pas. Ça n’a plus d’importance maintenant. Melancholia, ma vieille amie. Il est temps que nous dansions une dernière fois. La boîte de pilules est froide dans ma main. Je la fixe, hypnotisé par la promesse qu’elle contient. Une à une, je les aligne sur la table. Une parade de petits soldats blancs, prêts à livrer leur dernière bataille.
Le silence de l’appartement est assourdissant. J’entends presque les battements de mon cœur ralentir, comme s’il savait ce qui allait se passer. Se prépare-t-il déjà à s’arrêter ? Je me lève, mes jambes tremblantes me portant jusqu’à la fenêtre. J’écarte légèrement le rideau, laissant entrer un rayon de lune pâle. Le monde extérieur semble si lointain, si irréel. Les rues désertes, les lampadaires vacillants, tout ça n’a plus aucun sens pour moi. Je pense à ceux que je vais laisser derrière. Ma famille, mes amis… ou ce qu’il en reste. Je sais que je vais leur faire du mal. Mais la douleur qu’ils ressentiront ne sera rien comparée à celle qui me consume chaque jour. Ils pleureront, puis ils oublieront. C’est ce que font les vivants.
Je retourne m’asseoir, mes doigts caressant les contours de mon téléphone. Devrais-je laisser un message ? Expliquer l’inexplicable ? Les mots semblent si inadéquats face à l’abîme qui m’engloutit. Finalement, je tape un simple message : « Je suis désolé. La mélancolie a gagné. Pardonnez-moi. ». J’hésite un instant avant d’appuyer sur « envoyer ». Un dernier lien rompu avec le monde des vivants.
Les pilules sont là, m’attendant patiemment. Je prends un verre d’eau, me demandant si je ressentirai quelque chose. De la peur ? Du soulagement ? Mais il n’y a que ce vide familier, cette absence totale d’émotion qui m’accompagne depuis si longtemps. Une à une, je les avale. Chacune est un pas de plus vers le silence éternel que je convoite tant. Le goût amer sur ma langue est presque réconfortant. Pour la première fois depuis des mois, je ressens quelque chose qui ressemble à de la paix.
Je m’allonge sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond. Les ombres dansent, formant des motifs étranges. Sont-elles venues m’accueillir ? Ou sont-elles là pour se moquer une dernière fois ? Mes paupières deviennent lourdes. Ma respiration ralentit. Je sens mon corps s’engourdir progressivement. Est-ce ça, la fin ? Ce n’est pas si terrible, finalement.
Dans mes derniers moments de conscience, je crois entendre une mélodie. Douce, triste, étrangement familière. La chanson de la mélancolie, peut-être. Elle me berce alors que je glisse dans l’obscurité.
Ma dernière pensée est pour la lune, pâle et solitaire dans le ciel nocturne. Comme moi, elle brille d’une lumière empruntée, froide et distante. Mais contrairement à moi, elle continuera sa danse éternelle.
Melancholia, ma fidèle compagne, tu peux te reposer maintenant. Nous avons atteint la fin de notre voyage.
Le silence m’enveloppe. Et enfin, je trouve la paix que j’ai tant cherchée.
Aurelius
He is a man struggling with severe depression, identified by intense sadness, loss of purpose, and disconnection from the world. He is isolated, unable to escape his mental turmoil. His days blend together in a gray haze, devoid of hope or joy. He grapples with the loss of emotions and relationships. He contemplates suicide as a way to escape his suffering. His journey is marked by an overwhelming sense of emptiness and silence, dominating his every waking moment.
Aurelius's Family
They are Aurelius's loved ones who worry about his wellbeing but struggle to reach him. They are left uncertain and concerned as he withdraws from the world and stops responding. Their attempts to communicate through phone calls and messages are met with silence. They are unaware of his internal battle with depression and his consideration of suicide. Their absence from the narrative highlights Aurelius's isolation during his darkest moments.
Dr. Charlotte
She is a psychiatrist trying to help Aurelius through his depression. She is compassionate, determined, yet frustrated by his lack of progress. She prescribes medication and encourages Aurelius to attend therapy sessions, hoping to break through his emotional numbness. Her efforts to reach out and support him demonstrate her commitment to her patients, even if she faces skepticism about Aurelius's ability to recover in light of his severe condition.
Days. They no longer count.
I no longer count.
The pain is always there, like a black rose that blooms in the darkness.
The shadows creep in, like thieves in the night, stealing what little joy I have left.
The pills help, but only to numb the pain.
They can’t make it disappear.
Nothing can.
Not even the moon, pale and solitary in the night sky, like a ghost hovering above the clouds.
Sometimes, I think of it as my only friend.
The only thing that understands my sorrow.
But even that is an illusion, for it shines with borrowed light, cold and distant, just like everything else in my life.
I am alone.
And I am not even sure of that.
For in this world, one can never be too sure of anything.
Not even of himself.
What is he, after all?
A fleeting thought?
A momentary feeling?
A speck of dust in an infinite universe?
Nothing, really.
And that is my story, my whole story, the only story I know how to tell.
I reach for the orange prescription bottle on my nightstand, my hands trembling slightly as I twist off the cap.
Dr. Charlotte’s stern warnings echo in my mind, but I push them away.
The white tablets rattle against the inside of the bottle as I shake out more than the recommended dose into my palm.
Through the window, moonlight catches the glass of water on my nightstand, making it gleam accusingly.
I hesitate for a moment, studying the smooth surfaces of the pills, each one promising a temporary escape from this suffocating pain.
My throat tightens as I raise them to my lips.
The bitter taste spreads across my tongue as I swallow them down with lukewarm water.
I stumble to my bed, my vision already starting to blur at the edges.
The mattress catches me as my legs give way.
Through the window, the moon’s pale face watches, a silent witness to my choice.
My limbs grow heavy, like they’re being pulled down by invisible weights.
The ceiling above me starts to ripple and dance.
I try to focus on a crack in the paint, but it keeps splitting into two, then four.
My thoughts become sluggish, disconnected fragments.
The room spins slowly, and I grip the sheets to anchor myself.
My eyelids flutter, fighting to stay open, but darkness creeps in.
And in that darkness, I find a quiet, unyielding peace.
My limbs feel like lead weights, pulling me deeper into the mattress.
The ceiling above me warps and stretches, its patterns melting together like wax.
I try to lift my arm but can’t - my muscles won’t respond anymore.
The moonlight through the window grows dimmer, or maybe my vision is failing.
Each breath comes slower than the last, my chest barely rising.
The silence in the room deepens, broken only by my sluggish heartbeat.
Even that sound grows fainter, more distant.
My eyelids flutter, fighting to stay open, but the darkness at the edges of my vision creeps inward.
My limbs grow increasingly numb as I sink deeper into my mattress.
The distant sound of traffic fades to a dull hum, then disappears completely.
My chest barely rises with each shallow breath.
Through half-closed eyes, I watch the last sliver of moonlight blur and dim.
The darkness feels thick, almost tangible, pressing against my skin like a heavy blanket.
My thoughts scatter like leaves in the wind, impossible to grasp.
I try to lift my hand but can’t remember how.
The silence wraps around me, absolute and final.